Innovation

[LE MONITEUR] La start-up Syslor cartographie les réseaux enterrés

En numérisant les réseaux enterrés, la solution développée par Syslor à Metz (Moselle) réduirait la durée des chantiers VRD et leur impact carbone.

En pointant la caméra d’un smartphone sur la chaussée, il est désormais possible de visualiser à l’écran les réseaux enterrés de gaz, d’électricité, d’eau ou encore de télécommunication. La start-up Syslor basée à Metz (Moselle) a mis au point une solution de réalité augmentée simplifiant la tâche des gestionnaires de réseaux, des entreprises de travaux-publics, des bureaux d’études, mais aussi des éditeurs de SIG (systèmes d’information géographique).

La solution de la jeune pousse de 19 salariés s’appuie sur les plans existants en format numérique (ou en format papier qu’elle digitalise). D’un simple glissé-déposé dans l’application Syslor, le fichier informatique est converti en données ensuite envoyées dans le cloud afin d’être téléchargées sur un smartphone. Les réseaux sont visualisables sur le terrain, avec une précision centimétrique (de 1 à 9 centimètres), grâce à un boitier de positionnement satellite sans fil.

« Nous voulons devenir le Google Maps des réseaux enterrés », annonce son président Edouard Semin qui met en avant le double gain économique et écologique de sa solution labellisée par la fondation Solar Impulse de l’explorateur Bertrand Piccard. « Notre solution se traduit par une économie de 9 tonnes équivalent carbone par tranchée de 50 m linéaires dans Paris d’après une étude du cabinet Carbone 4 », complète-t-il.

Tranchée géoréférencée en trois dimensions

Pour simplifier mais aussi sécuriser les travaux à proximité des réseaux, la start-up fondée en 2017 a mis au point deux applications complémentaires à sa solution de réalité augmentée. La première est une application de levé/implantation de points : Elle vise soit à récolter des données existantes sur le terrain en vue de leur transcription dans un SIG (bouches à clés, tampons, etc.), soit à l’inverse de reporter sur le terrain, à l’aide de points, la position des ouvrages à construire (trottoirs, voiries, etc.). La seconde solution est une application de recollement géo-référençant en trois dimensions une tranchée à partir de photos ou vidéos, conformément aux exigences de la « réforme anti-endommagement » : la réglementation DT-DICT (déclaration de projet de travaux et déclaration d’intention de commencement de travaux).


« Grâce à notre solution certifiée, il n’est désormais plus nécessaire d’attendre la venue d’un
géomètre pour effectuer le recollement des réseaux avant de refermer une tranchée. Le chef
de chantier est en mesure de prendre les photos ou vidéos.
Idem pour l’implantation de
points à partir de plans. En réduisant la durée des travaux de VRD, nos applications diminuent
mécaniquement les engorgements routiers donc les émissions de gaz à effet de serre », se félicite Edouard Semin.

Préparer une deuxième levée de fonds

En ce début d’année la start-up (700 000 euros de chiffre d’affaires en 2021) également implantée au Luxembourg où elle emploie 4 personnes, planche sur l’industrialisation de ses solutions. Il s’agit concrètement d’optimiser le traitement informatique des données, ainsi que l’assemblage du boitier de positionnement satellite dans ses ateliers. Syslor prépare à ces fins une nouvelle levée de fonds de 1,7 million d’euros, après une première levée d’un million d’euros conclue il y a un an auprès d’Eurovia Innovation Venture (groupe Vinci), Fayat Accélération Startups (groupe Fayat) et le fonds de proximité Groupe ILP.

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mariestomp